mercredi 11 septembre 2013

Egypte: 5 morts dans une attaque contre l’armée dans le Sinaï


Des militants islamistes ont mené une nouvelle attaque mercredi contre l’armée égyptienne dans la péninsule instable du Sinaï où cinq soldats ont péri dans un double attentat, en pleine opération militaire contre les groupes radicaux.
Un premier engin aprovoqué une “puissante explosion” devant le quartier général des services de renseignements de l’armée à Rafah, ville frontalière de Gaza. Quelques minutes plus tard, une seconde y a touché un poste militaire de contrôle routier, ont indiqué à l’AFP des responsables de sécurité.
Quatre militaires ont été tués et 13 blessés par la première explosion, alors qu’un autre soldat a péri et six ont été blessés dans la seconde attaque, selon un nouveau bilan fourni par des officiers.
On ignorait dans l’immédiat la nature exacte de l’attaque.
Selon des témoins, la puissante explosion a brisé les vitres des bâtiments dans le secteur Imam Ali à Rafah. Le QG des renseignements militaires est situé dans une zone hautement sécurisée et entourée de barrages de contrôle routier.
Le point de passage de Rafah avec la bande de Gaza a été fermé et toutes les routes de et vers le QG ont été fermées alors que les soldats fouillaient le secteur à la recherche de suspects.
Depuis la destitution par l’armée du président islamiste élu Mohamed Morsi le 3 juillet, puis la répression extrêmement sanglante des manifestations réclamant son retour, les attaques meurtrières d’islamistes radicaux visant les forces de l’ordre se sont multipliées dans le Sinaï (est).
L’armée a riposté en y lançant une offensive d’envergure il y a plus d’une semaine, bombardant quasi-quotidiennement les repaires de jihadistes qu’elle considère comme des “terroristes”.
Des groupes radicaux islamistes, dont certains ayant fait allégeance à Al-Qaïda, ont établi leurs bases arrières dans cette région majoritairement peuplée de bédouins aux relations conflictuelles avec le pouvoir central et théâtre en outre de multiples trafics le long de la frontière israélienne.
Il y a six jours au Caire, un attentat à la voiture piégée a visé mais laissé indemne le ministre de l’Intérieur Mohammed Ibrahim, considéré comme l’un des principaux maîtres d’oeuvre de la campagne de répression qui a fait, à partir du 14 août, au moins un millier de morts, des manifestants pro-Morsi pour l’immense majorité.
L’attentat a été revendiqué par un groupe jihadiste du Sinaï qui a fait allégeance à Al-Qaïda, Ansar Beit al-Maqdess, pour venger la mort des manifestants islamistes.
Ce groupe a menacé de lancer de nouvelles attaques visant les forces de l’ordre, le ministre de l’Intérieur, mais aussi le général Abdel Fattah al-Sissi, chef d‘état-major de l’armée et véritable homme fort du pouvoir.
Les militaires, qui ont destitué et arrêté M. Morsi, seul chef d’Etat jamais élu démocratiquement en Egypte, ont mis en place un gouvernement transitoire chargé d’organiser des élections législatives et présidentielle début 2014.
Mais depuis la dispersion dans le sang de deux rassemblements géants de pro-Morsi le 14 août au Caire, l’armée et la police sont engagées dans une campagne de répression sans merci des partisans de M. Morsi, en particulier les membres de sa confrérie des Frères musulmans.
Les militants les plus actifs des Frères musulmans ont été décimés et les dirigeants de la confrérie ont été arrêtés et accusés devant les tribunaux de “meurtres” ou d’“incitation au meurtre”.
Même si l’armée et le nouveau pouvoir semblent soutenus par une large majorité de la population, qui a manifesté par millions fin juin pour réclamer le départ de M. Morsi, les experts redoutent une campagne d’attentats des groupes radicaux contre le “coup d’Etat militaire”.
Les opérations militaires ont redoublé d’intensité après une série de violences contre les forces de l’ordre notamment dans le Sinaï, où le 19 août, 25 policiers ont péri dans l’attaque la plus meurtrière depuis des années.
En deux mois, les militaires ont assuré avoir tué une centaine d’insurgés dans le Sinaï et affirmé que ces derniers avaient tué au moins 58 policiers, 23 soldats et 17 civils.
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